Depuis que l'avion avait décollé de Buenos Aires, Elena n'avait pas cessé de repenser à son passé. Elle revenait dans sa ville natale, pour y poursuivre ses études de la danse. Sa ville natale, certes, mais c'est aussi la ville dans laquelle un grand malheur lui était arrivé. Son père s'était tué, et sa mère avait fait une grave dépression. Retrouver tous ces souvenirs laissait Elena au bord du gouffre. Elle ne pensait pas que ça allait autant la retourner que de revenir en Espagne...
Bref, quand l'avion atterrit, elle sortit précipitamment pour aller chercher ses valises. Une fois que ce fut fait, elle attendit qu'un taxi vienne la chercher et s'assit sur un banc. Il faut dire que les espagnols étaient assez bien ordganisés... Toutes les cinq minutes, un taxi passait devant les arrêts de l'aéroport, pour emmener les voyageurs à leur destination finale.
Elena était prête à s'endormir, là, toute seule sur son banc... Il était plus de 4h de l'après-midi, et elle n'avait qu'une envie : celle de se coucher. Quand le taxi arriva, elle monta dedans sans préavis, et dans un bon espagnol, elle demanda la direction de l'école des arts de la scène de Carmen Arranz. Le chauffeur connaissait que trop bien la direction, pour y avoir emmené des centaines de nouveaux pensionnaires.
Quelques dizaines de minutes plus tard, Elena parvint devant un bâtiment briqué rouge/brun. Elle sourit de contentement, paya rapidement le taxi et sortit de la voiture. Elle récupéra sa valise et franchit les portes de l'école. Elle s'avança dans le hall, en se disant qu'elle n'avait pas du tout imaginé cela comme ça... Les élèves qui traînaient çà et là la regardaient passer. Il faut dire que de voir une jeune fille vêtue d'un top jaune décolleté et d'un slim noir sur des ballerines jaunes, ce n'était pas habituel... Les mains sur les hanhes, Elena se posa au pied de l'escalier, en se demandant où pouvait bien se trouver le secrétariat. Elle devait aller demander une chambre... Du moins, le numéro de celle qu'on lui avait attribué.
En se retournant vers sa valise, elle se rendit compte que quelqu'un avait buté dedans. La personne se tenait le pied, en maugréant des insultes qu'Elena pouvait très bien entendre...